lundi 28 avril 2014

La dernière séance de Chantal Bertouille et Luc Tiberghien

Chantal Bertouille a tourné la page sur 19 ans de vie parlementaire. Un choix qu'elle ne regrette pas, mais qui est fort en émotions.
Ce vendredi, Chantal Bertouille s'est levée le cœur gros. « Je me suis dit que c'était vraiment la dernière fois que je siégeais comme députée », explique la Cominoise. « Il y avait déjà eu les dernières commissions, la dernière séance au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et cette fois, le Parlement wallon, c'est fini aussi. Je tourne donc la page sur 19 ans de vie parlementaire sans interruption. Ce n'est pas rien ! »
Un grand moment d'émotion qui ne lui laisse pourtant aucun regret. « Cette décision a été mûrement réfléchie.J'en ai parlé longuement avec mes proches et ma famille et puis j'ai fait mon choix. Je voulais passer le flambeau aux plus jeunes et je ne regrette rien. Que du contraire ! Je pense avoir apporté ma petite pierre à l'édifice. »
À 59 ans, Chantal Bertouille ne prend pas pour autant sa retraite. « Je reste échevine à Comines et à disposition de la population. Même si c'est la première campagne à laquelle je ne participerai pas activement depuis 1976, je soutiens les candidats cominois Alice Leeuwerck et Didier Soete. Je serai là pour les épauler et partager mon expérience. Par ailleurs, je reste aussi à disposition du parti. » Ce qui va manquer le plus à la députée, c'est le contact humain avec ses collaborateurs et les autres élus. « Au-delà des partis politiques et du débat démocratique, on apprend à se connaître et des amitiés se créent. J'ai promis de revenir leur dire bonjour de temps en temps, mais cela ne sera plus pareil. »
Par contre, Chantal Bertouille ne regrettera pas de ne plus traverser la Belgique plusieurs fois par semaine. « Si le Parlement wallon était installé à Comines ou à proximité, je me serais peut-être représentée ! », commente en rigolant l'élue libérale.
Avec 118 propositions de décret (9 adoptées à l'unanimité), 84 propositions de résolution (13 adoptées à l'unanimité), 53 interpellations, 109 questions d'actualité, 428 questions orales et 3 913 questions écrites, Chantal Bertouille a souvent été qualifiée « d'impératrice des questions » .
Des questions qui touchaient particulièrement au domaine de la santé (elle a une formation de kiné), de la petite enfance, mais aussi de l'égalité hommes-femmes. Il faut dire que la parlementaire en en connait un rayon !« Quand j'ai commencé à siéger en 95, lors de la séance d'installation du Parlement, j'étais la seule femme.C'était assez impressionnant. Par la suite, en raison de la nomination des ministres, d'autres sont arrivées et c'est une très bonne chose car les femmes n'ont pas la même sensibilité que les hommes concernant divers sujets. En outre, j'ai fait créer un comité égalité hommes-femmes au Parlement wallon et à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est amené à donner son avis sur les propositions de décret ou de résolution. »
Et cette évolution n'est pas la seule que Chantal Bertouille a pu observer en 19 ans de travail à la Région wallonne.
« Le métier de parlementaire a fortement évolué. En effet, avant,tout le monde s'occupait de tous les sujets et semblait s'y connaître dans tous les domaines, mais les matières se sont complexifiées et les parlementaires sont aujourd'hui plus spécialisés. C'est une très bonne chose, même si je trouve qu'on observe un excès de législations de manière générale. »

Audrey RONLEZ l'avenir


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