Chantal
Bertouille a tourné la page sur 19 ans de vie parlementaire. Un
choix qu'elle ne regrette pas, mais qui est fort en émotions.
Ce
vendredi, Chantal Bertouille s'est levée le cœur gros. «
Je me suis dit que c'était vraiment la dernière fois que je
siégeais comme députée »,
explique la Cominoise. «
Il y avait déjà eu les dernières commissions, la dernière séance
au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles et cette fois, le
Parlement wallon, c'est fini aussi. Je tourne donc la page sur 19 ans
de vie parlementaire sans interruption. Ce n'est pas rien ! »
Un
grand moment d'émotion qui ne lui laisse pourtant aucun regret. «
Cette décision a été mûrement réfléchie.J'en ai parlé
longuement avec mes proches et ma famille et puis j'ai fait mon
choix. Je voulais passer le flambeau aux plus jeunes et je ne
regrette rien. Que du contraire ! Je pense avoir apporté ma petite
pierre à l'édifice. »
À
59 ans, Chantal Bertouille ne prend pas pour autant sa retraite. «
Je reste échevine à Comines et à disposition de la population.
Même si c'est la première campagne à laquelle je ne participerai
pas activement depuis 1976, je soutiens les candidats cominois Alice
Leeuwerck et Didier Soete. Je serai là pour les épauler et partager
mon expérience. Par ailleurs, je reste aussi à disposition du
parti. » Ce qui va manquer le plus à la députée, c'est le contact
humain avec ses collaborateurs et les autres élus. « Au-delà
des partis politiques et du débat démocratique, on apprend à se
connaître et des amitiés se créent. J'ai promis de revenir leur
dire bonjour de temps en temps, mais cela ne sera plus pareil. »
Par
contre, Chantal Bertouille ne regrettera pas de ne plus traverser la
Belgique plusieurs fois par semaine. «
Si le Parlement wallon était installé à Comines ou à proximité,
je me serais peut-être représentée ! », commente
en rigolant l'élue libérale.
Avec
118 propositions de décret (9 adoptées à l'unanimité), 84
propositions de résolution (13 adoptées à l'unanimité), 53
interpellations, 109 questions d'actualité, 428 questions orales et
3 913 questions écrites, Chantal Bertouille a souvent été
qualifiée « d'impératrice des questions » .
Des
questions qui touchaient particulièrement au domaine de la santé
(elle a une formation de kiné), de la petite enfance, mais aussi de
l'égalité hommes-femmes. Il faut dire que la parlementaire en en
connait un rayon !«
Quand j'ai commencé à siéger en 95, lors de la
séance d'installation du Parlement, j'étais la seule
femme.C'était assez impressionnant. Par la suite, en raison de la
nomination des ministres, d'autres sont arrivées et c'est une très
bonne chose car les femmes n'ont pas la même sensibilité que les
hommes concernant divers sujets. En outre, j'ai fait créer un comité
égalité hommes-femmes au Parlement wallon et à la Fédération
Wallonie-Bruxelles. Il est amené à donner son avis sur les
propositions de décret ou de résolution. »
Et
cette évolution n'est pas la seule que Chantal Bertouille a pu
observer en 19 ans de travail à la Région wallonne.
«
Le métier de parlementaire a fortement évolué. En effet,
avant,tout
le monde s'occupait de tous les sujets et semblait s'y connaître
dans tous les domaines, mais les matières se sont complexifiées et
les parlementaires sont aujourd'hui plus spécialisés. C'est une
très bonne chose, même si je trouve qu'on observe un excès de
législations de manière générale. »
Audrey
RONLEZ l'avenir
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