Jeu de chaises musicales au PS, qui veut se présenter aux électeurs avec une équipe unie basée sur des valeurs. Ses chefs cherchent à l’étoffer.
Samedi, à Ice Mountain, le PS cominois a réagi à un article paru le 18 mars en nos colonnes. L’élu David Kyriakidis y expliquait les raisons de sa démission du PS et le fait qu’il siège comme indépendant.
«Nous voulons faire valoir un droit de réponse, a expliqué le président Alain Debruyne. Nous avons l’habitude de laver le linge sale en famille, mais puisque tout a été déballé, la population doit connaître la vérité.»
On en sait plus sur ce qui a mis le feu aux poudres: «Fin février, nous avons convoqué une réunion d’urgence au bureau pour évoquer une lettre anonyme accusant, entre autres, un membre du PS de décisions frauduleuses dans l’exercice de son mandat».
Et d’évoquer une affaire «de type Publifin». «Une forte présomption de la participation de David Kyriakidis à l’élaboration de celle-ci est apparue. Il a reconnu une partie des faits et a présenté sa démission.»
Un événement qui a crevé l’abcès: «Il était devenu un électron libre, qui a toujours fait ce qu’il a envie, comme en témoignent ses nombreuses incartades sur le web contre la majorité alors qu’il en fait partie. Son comportement, particulièrement depuis 2012, nous a souvent décontenancés.»
Dans le collimateur: les élections de 2018: «Nous présenterons une liste PS, poursuit le président. Notre souhait est de construire une équipe basée sur nos valeurs. Après, on verra bien. Reconduira-t-on un accord de majorité? C’est envisageable.»
Autre souci: pour des raisons administratives, l’échevin Luc De Geest est suspendu, avec menaces d’exclusion, du parti socialiste.
«Comme je reste le seul élu socialiste au conseil communal, j’ai décidé de démissionner et de céder mon poste à Alain Debruyne, explique David Werquin. C’est lui qui récupérera les mandats du démissionnaire aux intercommunales IEG, IMIO et IFIGA et à la commission des finances. Quant à Dominique Cardinael, il le remplacera au conseil d’administration Lysco.»
Et d’ajouter: «Si cela avait été nécessaire, j’aurais démissionné de la présidence de Lysco. Je n’ai jamais fait de politique pour l’argent, mais pour défendre des idées. Quand David Kyriakidis dit “Moi, on ne m’achète pas”, c’est de la diffamation, parce qu’il me vise! On m’a accordé la confiance pour ce poste, je l’ai prise. Et nous travaillons positivement. Quand je ne suis pas d’accord, je le dis et l’on discute pour obtenir un compromis.»
Un retrait qui permettra une plus grande visibilité à Alain Debruyne, Bizétois de 62 ans: «Je suis membre du PS depuis 1977, j’ai déjà été élu au conseil, mais je travaille comme responsable du service chômage de la FGTB, sur Mouscron et Tournai; ce qui fait qu’il est difficile de faire des voix. Fin 2017, je serai à la retraite et je serai davantage sur le terrain. J’assiste au conseil et je trouve qu’on s’éloigne de plus en plus des dossiers importants. Je sais que la politique, c’est un peu du théâtre. Je suis peut-être idéaliste et naïf, mais je ne le fais pas pour l’argent, mais pour le côté social.»
- Marie-France PHILIPPO - L'Avenir
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